Pacte des mi-putes mi-soumises

Les mi-putes mi-soumises reconnaissent comme principe premier le féminisme post-moderne. Produit du féminisme tel que théorisé dans les années 60, le féminisme post-moderne se propose de le réformer. Car, la manière dont nous gérons nos relations avec les hommes le prouve : l'esprit d'indépendance qui devrait nous animer vis-à-vis des individus masculins n'est en aucun cas achevé. Et, si nous voulons être honnêtes, nous n'en avons aucune envie. C'est pourquoi nous proposons une philosophie radicalement différente. Nous sommes mi-putes, parce que nous l'assumons. Mi-soumises parce que nous le regrettons. Et vice versa. C'est triste, mais c'est comme ça. Alors.... autant en profiter. Vous êtes cordialement invitées à partager vos expériences de mi-putes mi-soumises avec nous. Soeurellement, Les mi-putes mi-soumises

dimanche 26 août 2007

Faire ses courses seule: un acte féministe


J’ai une copine qui a un coup de blues. L’élément déclencheur ? Un rouleau de papier toilettes, à la sortie de Carrefour. Ma copine sort d’une semaine exténuante, la pression, le boulot, bref. Son frigo est vide, elle vit seule. Si elle ne se traîne pas à Carrefour un vendredi à 20 heures, personne ne le fera pour elle. Avant le papier toilettes, il y a eu la bouteille de rosé. Cette innocente chose lui a asséné sa première baisse de morale. Ma copine, elle boit un verre de vin, seule chez elle, le soir. Oui, ça lui arrive souvent, et alors ? Elle n’est pas alcoolo : elle aime le vin, ça la détend. Mais Dieu sait ô combien elle aimerait ne pas le savourer seule, ce bon Tavel 2006.

Ma copine, en sueur, avec ses trois sacs de courses, s’est rendue compte qu’y en a certaines pour qui l’épreuve « Carrefour » n’est pas autant un périple que pour elle. En l’occurrence, une nana, jolie, hauts talons (impossible de porter ça pour ma copine qui peine avec ses trois sacs), ne porte que le rouleau de papier- toilettes. J’ai bien dit, que le rouleau de papier-toilettes ( un lot de six en plus !) Avec en prime, le bras protecteur de son chéri la tenant tendrement par la taille. Ma copine, là, elle a craqué (en son for intérieur, pas dans Carrefour).

Deux heures plus tard : ma copine, elle l'a bu toute seule son verre de vin, en écoutant de la musique à fond. Et elle s’est à nouveau sentie dans le même état d’esprit que comme dans 90% du temps : célibataire et heureuse de l’être.

Elle a réalisé que ce qui lui est arrivé, faire ses courses seule, pour elle toute seule, ça n’aurait pas été possible avant: avant, quand les célibataires étaient perçues comme des pestiférées, des filles de mauvaise vie, dans la France du XIX siècle.
Elle a senti que faire ses courses seule, sans l’aide d’un homme, c’était un acte féministe. Qui se savoure. Ma copine, elle a pensé à toutes ces femmes en Arabie Saoudite, au Yémen ou en Afghanistan, qui ne peuvent pas faire leurs courses seules, encore moins vivre seules.

Ma copine, elle a réalisé qu’elle ne devait tout simplement pas se morfondre sur son sort, ni sacrifier ses idéaux féministes sur l’autel des valeurs traditionnelles qui font d’une femme un être soumis : Chouchou qui pousse le caddie, Bo-bonne avec le rouleau de papier-toilettes mais… Bo-bonne en contrepartie qui lave les chaussettes, repasse, cuisine, balaie…Maintenant, c’est ce que ma copine se dira toutes les fois où elle fera ses courses seule.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

moi aussi je fais mes courses seul, mais comme je suis un mec, ça ne m'avance à rien, si elle veut ta copine, je ne l'obligerai pas à repasser mes chemises ni à faire la vaisselle, on la cassera tous les soirs et on en rachètera le lendemain, de toute façon on bouffera au resto U.