Pacte des mi-putes mi-soumises

Les mi-putes mi-soumises reconnaissent comme principe premier le féminisme post-moderne. Produit du féminisme tel que théorisé dans les années 60, le féminisme post-moderne se propose de le réformer. Car, la manière dont nous gérons nos relations avec les hommes le prouve : l'esprit d'indépendance qui devrait nous animer vis-à-vis des individus masculins n'est en aucun cas achevé. Et, si nous voulons être honnêtes, nous n'en avons aucune envie. C'est pourquoi nous proposons une philosophie radicalement différente. Nous sommes mi-putes, parce que nous l'assumons. Mi-soumises parce que nous le regrettons. Et vice versa. C'est triste, mais c'est comme ça. Alors.... autant en profiter. Vous êtes cordialement invitées à partager vos expériences de mi-putes mi-soumises avec nous. Soeurellement, Les mi-putes mi-soumises

lundi 19 janvier 2009

Maladies d'amour


J’ai une copine qui est vaccinée.
Cela fait 10 ans que c’est toujours la même histoire, chaque année ma copine attrape une bonne grosse déception amoureuse. Alors cette année, elle a décidé de se vacciner. Tremblements, larmes, insomnies, nœuds dans l’estomac, cris, pleurs, nez qui coule, voix qui flanche, ma copine a décidé d’en finir avec ces terribles symptômes qui lui pourrissent la vie à chaque petite rechute. Elle sait que ces microbes sont souvent très contagieux, et qu’en fonction des saisons, les épidémies peuvent être ravageuses. Mais ça n’est pas si facile que ça de se faire vacciner, et les grosses aiguilles font plutôt peur à ma copine. Elle a quand même décidé de s’infliger une dose de distance, une ampoule d’indifférence et un flacon de raison. On ajoute une pincée fierté et d’amour propre, deux ou trois patiences par semaine et la voilà parée à affronter les méchants virus de l’amour. Romance, fièvre et passion n’ont qu’a bien se tenir, elles ne passeront pas par ma copine cette année. Aidée par ses comprimés, elle lutte et combat tous les signes avant-coureurs de l’infection : terminés textos et appels illimités, démolies rêveries et attentes passionnées, désinfectés les sourires béats et battements de cils non contrôlés. Cette année sera aseptisée.
Une petite voix lui rappelle pourtant un sage conseil : les antibiotiques, c’est comme les histoires romantiques : si on en prend trop, on devient accro.

jeudi 25 décembre 2008

Youyou et youyoute, le concept


J'ai une copine qui vit en couple. Attention, elle ne vit pas "avec son mec". Non. Elle vit "en couple", comme une identité désormais inséparable de son être. Elle l'a réalisé le jour où son mec lui a demandé ce qu'elle voulait pour Noël. Une idée toute à fait étrange lui est montée au cerveau : "Tiens, une belle plante entre le canapé et le fauteuil dans le salon, ça ferait bien." Une plante verte... Ma copine, elle aurait besoin d'habits, de nouvelles chaussures, d'un bon bouquin ou de la lingerie sexy. Mais, non. La première idée qu'elle a eu c'est une plante verte...
Lorsqu'elle était encore célibataire endurcie, qu'elle prônait le one night stand et les soirées entre copines, elle détestait les bébés couple. C'était un concept qui s'appelait les "Youyou et Youyoute" : "Youyouuuuu tu me passes le sel?" "Youyoute, tu vas acheter les croissants? c'est moi qui l'ai fait hier ma Youyoute..." Et il ne manquait plus que le chat ou le labrador au tableau pour lui donner envie de vomir. Et bien, après cette idée de plante verte, elle se demande si ce n'est pas le début de la fin.
Au début, elle essayait encore de contrôler ses pulsions. Epluchant des pommes de terre dans la cuisine, elle avait refusé de venir si le miroir qu'il accrochait dans la salle à manger était mieux sur le mur du fond, ou sur le mur de côté. C'était déjà trop pour elle d'éplucher des pommes de terre. Célibataire, un sachet de riz cuisson rapide et au lit. Maintenant il faut même trouver des recettes originales pour que Bibi puisse dire à ses copains que Youyoute est un cordon bleu.
Mais aujourd'hui, elle craint que le concept l'ait enviahie. Elle s'insurge lorsuqu'il décide de sortir sans elle. Parce qu'après tout, c'est avec ELLE qu'il a choisi de vivre. Pas avec ses potes. Alors pour controler ses pulsions, et prétendre qu'elle est encore une femme forte et indépendante, elle a décidé de reprendre mi-putes mi-soumises. Et ça fait du bien.

lundi 20 octobre 2008

Une grande fille...


J’ai une copine qui grandit.
Elle vient de fêter son anniversaire. Et en même temps, elle en a profité pour fêter une nouvelle vie. Depuis plusieurs années, elle avait choisi de grandir dans sa tête, et de mûrir un rêve qui, au fil du temps, est devenu une passion, puis un projet. Aujourd’hui elle a fait le grand saut, du haut de ses 24 ans, pour aller concrétiser sa passion, son rêve et son amour pour le continent le plus beau et le plus triste du monde à la fois.
Ça fait beaucoup de changements d’un coup de grandir comme ça. Hier, elle était étudiante, dans un 15 mètres carré avec coloc, cafards et panzani cuisson rapide. Elle réparait son cœur des dégâts de premiers amours trop fades, trop longs, trop bêtes. Elle cherchait l’autre, elle se cherchait elle. Elle cherchait sa vraie vie.
Aujourd’hui, elle est toujours aussi passionnée mais elle a trouvé son identité : elle est journaliste et elle vit dans un bel appartement avec celui qu’elle a si longtemps cherché et qu’elle a enfin trouvé. Et du haut de ses 24 ans, elle est allée construire ce qui la rend heureuse.
On ne lui a pas amené son bonheur sur un plateau (en ébène africain). Elle a du abattre plus d’un obstacle : son horreur de l’anglais, sa peur de l’inconnu, ses idéaux amoureux, ses parents précautionneux, et surtout elle a du abattre une sacré dose de travail. Elle, jolie blonde et blanche, élevée au kiri et toujours entourée d’une bande d’amis, elle a choisi d’aller vers tout ce qu’elle ne connaissait pas : la pauvreté, le racisme, la maladie, et la solitude.
Loin des grandes proclamations pour sauver le monde que l’on entend partout mais qu’on ne voit se réaliser nulle part, elle a choisi la place de témoin de son temps, pour rapporter au plus près de nos yeux privilégiés les blessures d’un monde que nous avons peur d’imaginer. Peur de ne pouvoir revenir à nos vies confortables une fois cette terrible réalité touchée des yeux, des doigts, des oreilles et du cœur, comme ça lui est arrivé à elle.
Ma copine a grandi de partout : dans son esprit, son corps, son regard, dans celui de ses parents, dans l’estime de ses collègues et surtout dans le cœur de ses nombreux amis. Elle a grandi de courage aussi, pour partir alors que la fête battait son plein. Parce que le bonheur de ses 24 ans est ailleurs. Là où un nouveau terreau va lui permettre d’ancrer solidement ses racines et de grandir encore.
Alors joyeux anniversaire, car la bonne nouvelle, c’est qu’on ne devient jamais vieux tant que l’on continue de grandir.

samedi 12 juillet 2008

Suite du dernier post

J'ai une copine qui s'est finalement épilée. Vous vous souvenez, rapport au dernier post "qu'est ce que je dois faire?" Eh ben, voila, elle l'a fait. Elle avait même fait son lit, rangé son appart, mis la vaisselle dans l'évier (parce que faut pas exagérer non plus, s'il s'insurge contre quatre assiètes pas lavées, c'est qu'ils n'ont rien à faire ensemble...) Le tout en une demie-heure, parce qu'elle était en retard à son rendez-vous. Elle a sauté dans son jean, trois coups de mascara, et elle a filé... Oubliant l'essentiel...

Comme c'est l'été, qu'elle a les hormones en effervescence, elle a trouvé un homme pour venir défaire son lit et caresser ses douces jambes soigneusement rasées. Une nuit plutôt agréable, avec un homme bien sympathique. Il a tout donné. Tout. Il a donc filé sous la douche pour enlever les perles de sueur qui dégoulinaient sur son corps. Ma copine, elle, s'est effondrée de fatigue, les hormones parfaitement comblées. Quand le charmant jeune homme est venu se réfugier sous la couette, il était devenu étrangement distant. Elle a trouvé ça un peu bizarre, d'autant qu'il avait l'air plutôt sympa. Mais bon, s'il n'aime pas qu'on le colle pendant qu'il dort, pourquoi pas. Après tout, elle n'avait pas eu le courage de prendre une douche, et elle préférait rester sale et seule, que de se fatiguer à aller se laver pour avoir un dernier câlin.
Le lendemain, le reveil sonne et ma copine se dit qu'elle doit vraiment aller prendre une douche à son tour. Et là c'est le drame. Les yeux exorbités qui fixent le plafond, sa pensée ne fait qu'un tour : douche > hier > rasage accéléré > poils > beaucoup trop de poils > filtre > siphon > OH > MY > GOD !! > !!!
Elle avait oublié de rincer la baignoire avant de partir la veille. Et il a du se doucher entre des touffes de poils immondes. Et là, impossible de rattraper le coup. C'était trop tard. Bien trop tard. Car ça ne devait pas l'indisposer de voir quatre assiettes dans l'évier, mais quant à voir ce désastre hygiénique ...
Elle s'est demandé si finalement, elle n'aurait pas du les laisser sur elle...

samedi 28 juin 2008

J'ai une copine qui se demande si elle devrait s'épiler. Dans quelques heures, elle va sortir. Elle sera bientôt imbibée d'alcool et en même temps que sa clairvoyance, elle aura perdu tous ses principes. Là, maintenant, tout de suite, alors qu'elle est en plein ménage, l'idée de rentrer avec un inconnu ne la séduit pas. Mais elle se connait depuis toutes ces années de célibat libertaire : dans l'excitation de la soirée elle trouvera toutes les excuses pour se pardonner son comportement léger.
Mais en même temps, s'épiler, c'est une sacrée présomption sur l'avenir. Quand ça marche, on se sent très fière d'exhiber un corps impeccable. Mais quand ca ne marche pas, tout ce qu'on a gagné c'est que les poils ressortiront encore plus épais et plus noirs. Comme des nuages menaçant après un violent orage.
Ca lui est déjà arrivé à ma copine de rentrer chez elle, épilée jusqu'au dernier poil... mais toute seule. Elle s'était sentie vraiment très bête quand elle a défait son lit, qu'elle avait soigneusement bordé "au cas où". Bête d'y avoir cru. Bête d'y avoir pensé. Bête de ne pas avoir réussi.
Il n'y avait pas un seul de ses poils pour lui tenir chaud dans cette longue nuit solitaire. Pire, pendant une semaine, sa peau imberbe continuait à trahir la naïveté qui lui avait fait croire que ce soir, ce serait le bon. A chacune de leur apparition, les petits poils semblaient se moquer d'elle. Elle les entendait la narguer: "t'y as cru!" "mais quelle prétentieuse!"...."il était bien lui pourtant, et t'as même pas osé lui parler!"

Du coup, aujourd'hui, elle ne sait pas quoi faire. L'idéal serait de pouvoir emmener un petit rasoir de poche dans son sac à main, et si l'occasion se présente, hop! Mais, dans le feu de l'action, c'est quand même pas très glamour : "Dis t'as pas de la mousse à raser chez toi? Sinon ca me fait des allergies et ça me gratte toute la nuit!"...
Mais si ce soir, c'est le bon? Si elle rencontre l'homme de sa vie, ou le meilleur homme de sa nuit? Elle croit qu'elle va s'épiler tout compte fait, juste parce qu'en ce moment, elle a envie de mener une vie avec des "SI". C'est bien plus drôle qu'avec des "de toute façon".

mardi 17 juin 2008

Underground boy

J’ai une copine qui aime bien regarder les gens dans le métro. Des fois, elle baisse le son de ses écouteurs, pour écouter des conversations en douce. Elle ne peut pas s’empêcher de lire le journal de son voisin parce qu’il a l’air finalement beaucoup mieux que le sien. Elle aime bien aiguiser son esprit critique en jetant un œil sur des chaussures trop sales ou des cheveux trop gras. Et plus que tout, dans le métro, ma copine ce qu’elle préfère, c’est mater…

A chaque quai, elle fait défiler ses yeux pour voir qui va rentrer dans sa rame et faire qu’un joli minois fasse passer son ennuyeux trajet un peu plus vite. Et puis un jour, son vœu a été exhaussé. 1m90. Les yeux clairs. Le teint mat. Très mat… Décontracté. Sportif. Un peu transpirant, il sortait visiblement de son entraînement de basket. Elle s’est dit qu’elle allait continuer jusqu’au bout de la ligne, et tant pis si elle l’emmenait aux tréfonds du 93.

Lui restait ostensiblement debout devant elle. Et elle, assise bêtement sur son strapontin dégueulasse, les mains sur les genoux, elle avait fermement décidé de lui faire comprendre ses intentions. Alors, ils se sont regardés. Il a soutenu son regard et elle lui a envoyé ses yeux. Et innocemment, il s’est assis sur le siège en face d’elle. Il a commencé à remonter les pans de son short. C’est vrai qu’il faisait chaud dans ce satané métro... Et il voulait sans doute être plus confortablement assis. L’entraînement avait du l’épuiser… Mais il insistait vraiment et continuait à tripatouiller là où sa mère avait du lui dire de ne jamais aller en public. Et là elle a compris ce qu’il cherchait dans les entrailles de son short de basket… Un short décidément trop large pour être honnête.

Du coup, ma copine, elle ne savait plus du tout où poser ses yeux. Ils étaient happés par cette ombre pendante, et cherchaient l’ultime conviction qu’ils faisaient une erreur. Il avait l’air tellement normal ce garçon, et le voilà qui regarde par la fenêtre pendant que sa bite se balance au bord d’un strapontin, décidément dégueulasse. Ma copine était très gênée, elle a détourné les yeux, prétendant que non… elle n’avait jamais regardé ce mec. D’ailleurs, elle n’avait rien vu du tout.

Et puis, les stations ont défilé et il a continué son petit jeu. Après quelques rougeurs, ma copine s’est dit que ce n’était pas elle qui devait être la plus gênée des deux, et a décidé de rentrer dans son petit jeu vicieux. Alors elle a fait l’aller-retour entre ses yeux et son short relevé, et lorsque le jeune homme a croisé son regard, elle n’a pas pu s’empêcher un petit sourire moqueur… accompagné d’un geste discret qui fait toujours mal : elle évaluait la longueur de la chose : 5, 6 cm ? Et comme un automatisme, c’est effectivement redescendu à 6 cm. Il a serré les cuisses et rabaissé les pans de son short. Elle a sourit, elle était arrivée. Finalement, elle n’est pas allée au bout de la ligne.

mardi 20 mai 2008

Pourquoi le printemps ?


J’ai une copine qui n’aime pas les jardinières. Et voilà le printemps qui arrive sur la grande ville. Les jardinières fleurissent comme les minijupes, pour le plaisir des yeux. Partageant un grand appartement avec ma dame de 65ans, aussi ma copine ne fut-elle pas étonnée de trouver, un beau matin, des beaux géraniums sur le balcon du salon. Normal pour une dame qui se respecte, elle et son 120 m². Voilà d’où proviennent les jardinières. Une dame, une petite abeille et hop là. Ou du moins voilà ce qu’elle croyait.

Ma copine : « Sinon t’as fait quoi ce weekend ?
- une jardinière.
- … »
Et Vlan ! De la même manière qu’on apprend que le lapin de pâques, autre bestiau de printemps, n’existe pas, on apprend aussi que les jeunes couples parfaits de 25 ans, qui vivent dans leur petit nid d’appartement parfait, passent leur weekend parfaits, à parfaire des jardinières. Le bestiau incriminé ? l’X avec un grand x.
« ben quoi, elle est trop bien ma jardinière.
- …
- Et toi t’as fait quoi ce weekend ?
- Rien. De la merde, enfin, du terreau pour parler ta nouvelle langue.
- Ah c’est bien, rien faire, aussi…
- … "
Et là ma copine, elle les a imaginés, les deux lapins de pâques, à se frotter les pattes dans le même petit sac de terreau, en se regardant dans le blanc des yeux en attendant de pouvoir regarder pousser sur leurs futurs géraniums hideux. Ma copine, un jour, elle a tué un cactus.
Alors désolée mister constant gardener, ma copine adorerait pouvoir te jeter des fleurs, mais non, elle ne se sent pas la main très verte ce printemps.