Mais en même temps, s'épiler, c'est une sacrée présomption sur l'avenir. Quand ça marche, on se sent très fière d'exhiber un corps impeccable. Mais quand ca ne marche pas, tout ce qu'on a gagné c'est que les poils ressortiront encore plus épais et plus noirs. Comme des nuages menaçant après un violent orage.
Ca lui est déjà arrivé à ma copine de rentrer chez elle, épilée jusqu'au dernier poil... mais toute seule. Elle s'était sentie vraiment très bête quand elle a défait son lit, qu'elle avait soigneusement bordé "au cas où". Bête d'y avoir cru. Bête d'y avoir pensé. Bête de ne pas avoir réussi.
Il n'y avait pas un seul de ses poils pour lui tenir chaud dans cette longue nuit solitaire. Pire, pendant une semaine, sa peau imberbe continuait à trahir la naïveté qui lui avait fait croire que ce soir, ce serait le bon. A chacune de leur apparition, les petits poils semblaient se moquer d'elle. Elle les entendait la narguer: "t'y as cru!" "mais quelle prétentieuse!"...."il était bien lui pourtant, et t'as même pas osé lui parler!"
Du coup, aujourd'hui, elle ne sait pas quoi faire. L'idéal serait de pouvoir emmener un petit rasoir de poche dans son sac à main, et si l'occasion se présente, hop! Mais, dans le feu de l'action, c'est quand même pas très glamour : "Dis t'as pas de la mousse à raser chez toi? Sinon ca me fait des allergies et ça me gratte toute la nuit!"...
Mais si ce soir, c'est le bon? Si elle rencontre l'homme de sa vie, ou le meilleur homme de sa nuit? Elle croit qu'elle va s'épiler tout compte fait, juste parce qu'en ce moment, elle a envie de mener une vie avec des "SI". C'est bien plus drôle qu'avec des "de toute façon".