Pacte des mi-putes mi-soumises

Les mi-putes mi-soumises reconnaissent comme principe premier le féminisme post-moderne. Produit du féminisme tel que théorisé dans les années 60, le féminisme post-moderne se propose de le réformer. Car, la manière dont nous gérons nos relations avec les hommes le prouve : l'esprit d'indépendance qui devrait nous animer vis-à-vis des individus masculins n'est en aucun cas achevé. Et, si nous voulons être honnêtes, nous n'en avons aucune envie. C'est pourquoi nous proposons une philosophie radicalement différente. Nous sommes mi-putes, parce que nous l'assumons. Mi-soumises parce que nous le regrettons. Et vice versa. C'est triste, mais c'est comme ça. Alors.... autant en profiter. Vous êtes cordialement invitées à partager vos expériences de mi-putes mi-soumises avec nous. Soeurellement, Les mi-putes mi-soumises

jeudi 31 mai 2007

Timing

J'ai une copine qui en est au tout premier stade de sa relation amoureuse. Elle passe des heures à regarder son portable avant de juger qu'il est bien temps pour elle de le faire. Envoi du texto : 18h30. "Une demi-heure avant, il aurait pensé que j'étais totalement désespérée. Mais si je l'avais envoyé une demie-heure après, aurait-il encore eu le temps d'organiser sa soirée avec moi ?"
Le message est parti. 18h45 : pas de réponse. 19h30 : rien. 19h32 : silence. 19h34 : pfff. 20h05 : elle s'était fixé une demi-heure avant de regarder à nouveau son portable. Toujours rien.
Entre temps, elle s'est rendu compte que finalement, elle n'avait pas tant envie de le voir que ça, son nouvel homme. Mais le message a été envoyé, et il lui reste un rien de fierté à ma copine. Elle veut sa réponse.
21h00 : elle sait bien désormais qu'il ne viendra pas ce soir. Elle s'en fiche, mais elle joue avec l'idée de lui envoyer ce message : "Ecoute, à l'heure qu'il est, je sais très bien que tu ne viendras plus. Je sais aussi que tu attends pour me répondre. Pour qu'à l'heure où ce fichu texto arrive, il soit clair qu'il est trop tard pour que tu viennes. Moi, mon message, je l'ai envoyé comme ça, alors même qu'au fond je ne saurais pas quoi faire de toi si tu étais là."
21h20 : réponse. Il ne viendra pas. Mais demain, oui demain, pourquoi pas ?
22h30 : "Demain, peut-être, oui."


mardi 29 mai 2007

L'après

J'ai une copine qui aime à clamer son esprit d'indépendance. Et aujourd'hui, son amant du jour lui a permis de se mettre en face de la réalité de ce sentiment. Après l'amour, il est rentré chez lui, dormir.
"Je dois me lever tôt demain, j'ai du travail. Et puis, je dois me remettre de mon week-end avant de recommencer la semaine."
Excuse classique, certes. De celles classifiées dans les magazines féminins et les séries américaines que l'homme n'envisage absolument pas de pérenniser une relation.
Mais après trente secondes de réflexion elle a su lui cacher une légère déception. Et de s'empêcher de le pousser à une seconde étreinte (Qui, elle, lui aurait garanti une nuit complète dans les bras de ce jeune homme : il aurait été trop tard pour qu'il se décide à traverser la ville seul, à pied, dans le froid). Elle l'a laissé partir.
La porte refermée derrière lui, pendant une seconde, elle s'est dit qu'elle a peut-être été utilisée. Comme si la paresse qui aurait pu le faire rester entre ses draps était une garantie contre l'existence de telles arrières-pensées.
Seule, elle a pu fumer sa clope, traîner un peu. Finalement contente que la nuit n'ait pas à se transformer en lendemain matin.

mercredi 23 mai 2007

Les amours de caisses vont à la casse


J'ai une copine qui a testé la drague dans les supermarchés. Franchement, elle y croyait pas trop aux thèses sociologiques qui font de cet endroit qu'elle juge des plus inhumains, un paradis pour célibataires en quête de terres fertiles.
Trois carottes, quatre pots de yahourt dans le panier, elle se dirige vers la caisse... Et Ô miracle de la technologie moderne, la caisse du plus beau caissier de tout le centre commercial se libère. C'est vrai, elle avoue la semaine dernière c'était la plus remplie et elle avait quand même attendu... Mais là, c'était le plus pur des hasards. Elle promet.
Assis sur son petit tabouret et dans son petit uniforme bleu marine, il discutait avec un ami qui passait par là. Lui aussi. Ils ont parlé, tous les trois. Ils l'ont invitée à une soirée. Elle a pris le numero. Elle a "composé son code et appuyé sur valider". Elle a dit aurevoir, le sourire aux lèvres. Et elle est partie, toute guillerette, d'avoir pu prouver que le supermarché...ça marche.

Ensuite, l'ami l'a poursuivie dans les couloirs, l'a invitée à boire un café. Elle a accepté, avec peu d'hésitations. Ils ont parlé, un peu. Rigolé aussi, mais un peu. Il a voulu la raccompagner. Elle a encore accepté, parce qu'elle était fatiguée. Il a voulu lui prendre sa main. Elle a refusé. Il voulu se garer, s'incruster, la rappeller, la revoir, il a fait son relou... Il a tout gâché. Elle était si contente avec son petit panier de courses, quand tout était si simple et sans conséquence.

Pourquoi les hommes ne comprennent pas ce précepte?
Moins je te vois, moins je t'entends, et plus tu me plais...

mardi 22 mai 2007

Par curiosité



J'ai une copine dont la vie amoureuse est chaotique. Vraiment. Alors elle tue le temps en s'occupant de mille et unes choses futiles, en faisant comme si elle était investie de missions très très dures à accomplir, même s'il n'en est rien. Comme on boit, elle s'abrutie de trucs à faire, pour oublier.
Au détour d'une de ses vraie-fausse occupations, elle a retrouvé son premier petit ami. Par "premier", entendez "premier être humain avec qui elle a eu une relation sexuelle". Avec qui elle a fait l'amour en fait, parce qu'à l'époque, elle était toute amoureuse. Ca, c'était juste avant qu'elle aprenne à baiser. Elle en gardait un souvenir tendre de ce premier amour avec qui elle avait passé sa vraie première nuit.
Et lors de cette conversation avec cet être plein de sensibilité, il lui a glissé : "Si tu viens à Paris, arrête toi chez moi, qu'on passe une soirée ou une nuit ensemble". Quoi? Comment? Aurais-tu oublié que cette jeune demoiselle est éprise de quelqu'un d'autre et qu'elle n'a pas l'habitude de réchauffer la soupe, surtout quand la soupe en question est vieille de huit ans? "Non, mais en fait, à l'époque... sexuellement, t'étais pas au top et j'imagine qu'avec le temps, t'as dû t'améliorer", a continué ce modèle de délicatesse. "Arrête de rêver", lui a répondu ma copine, troublée. Et il a conclu : "Non mais le prend pas mal, j'aurais juste aimer passer une nuit avec toi, par curiosité". Par curiosité? Connard. Pauvre naze.
Il venait de réduire en miettes les illusions de la première nuit de ma copine qui s'est rappelée après avoir raccroché que ce surhomme, prétentieux et soi-disant expérimenté, s'était endormi juste après l'avoir honorée de sa semence divine.
Alors même pour assouvir la curiosité de cette vieille soupe (ou ses besoins de mâle trentenaire, c'est selon), elle n'ira pas. Il ne lui plaît plus depuis un moment. Et grâce à lui, elle a découvert plein d'autres hommes et plein de nouvelles façons de passer des nuits à deux. Et il ne profitera jamais de ces apprentissages qu'il a, malgré lui, initiés. C'est triste, mais c'est comme ça.

Le Bon Père de Famille

J'ai une copine qui s'est dit un jour en rencontrant un jeune homme : « Lui, il ferait un bon père de famille. » Polytechnicien, charmant, fin, généreux, ouvert, galant, drôle, et par dessus tout le gateau la cerise, modeste. Et aucune attirance charnelle pour lui... Elle se dit qu'elle est folle, faut vraiment avoir un problème pour louper une pareille aubaine sur pattes. Pour être sûre de ne pas être trompée sur la marchandise et parce qu'elle a appris à ses dépends que l'habit ne fait JAMAIS le moine, elle préfère vérifier ce que les grands sages de ce monde appellent « un bon père de famille » :
« Standard de référence, représentant un individu moyennement diligent, raisonnable ou avisé, qui permet l’appréciation de l’attitude d’un sujet de droit aux fins de déterminer s’il a manqué à ses obligations ». Dictionnaire juridique.
Zut... Pas de « drôle », pas de « charmant » et pas de « galant », mais à la place « raisonnable », « avisé » et «obligations »... Et le tout emballé dans du « moyennement » silvouplé. Oui ce sera tout merci. On y rajoute que pour la peine, le bon père de famille mérite l'indulgence des tribunaux.
La sentence de la post-feministe est sévère et sans appel : found guilty.
Elle confie sa déception à une âme amie qui sait trouver les mots qu'il faut : « t'inquiète belette, je suis sûr que tu trouveras un mec chouette, qui couchera cash avec toi et qui fera un bon père »... Georg Wilhelm Friedrich avait toute sa raison : la loi du coeur est la folie de la présomption.

lundi 21 mai 2007

Quand ça veut pas, ça veut pas...


J'ai une copine qui arrive pas à draguer à Moving. Et pourtant, entre les corps body-sculptés, une horde de chacals trainent leur flair pour sentir toute femelle qui pourrait lancer le moindre signe de faiblesse entre deux soulèvements de poids. Elle en avait remarqué un au cours de Body Bike. Tout comme elle aime, petites dreads, T-shirt amplement déposé sur son fessier rebondi, et sourire charmeur.

Un jour, l'occasion en or s'est donc présentée. Une occasion comme on en a toutes rêvé un jour. Elle était dans le hammam, seule et ruisselante, lorsqu'il est entré. Et là, vous le croirez, ou non, mais l'ampoule a laché. Et oui, peine ombre totale. De la vapeur d'eau se dégageait en continu, déversant au passage une sensualité orientale.

- Y'a quelqu'un?
Elle lance un timide...oui...entre deux gouttes de sueur.
- Ah oui? à qui ais-je à faire?
- Ben écoute, on ne s'est jamais parlé je crois.
- Pourquoi, tu sais qui je suis, toi?
- (si je sais qui tu es???...) T'étais au cours de Body Bike, non?
- Ah parce que tu m'as remarqué?
- Oui! enfin...je veux dire...non. 'fin, t'étais au cours quoi...
- Mais je vois pas qui tu es...vraiment...
(Ok, c'est bon tu m'as pas remarquée toi...pas besoin de le souligner...)

Elle lui aurait bien dit : "Euh...t'as vu la fille, toute rouge et transpirante, à qui le prof a dit : "heureusement que les tomates sont admises en cours!"...et là elle a pédalé encore plus fort pour oublier de pleurer?"...
Mais, à y réfléchir, c'était surement pas une bonne idée de se présenter comme ça.
Elle lui aurait bien dit : "écoute, je suis grande, blonde, à forte poitrine". Elle se serait avancé vers lui et elle lui aurait lancé un "tu veux voir?" et elle l'aurait embrassé fougeusement dans la vapeur d'eau, et leurs gouttes de sueur se seraient entre-mêlées...
Mais franchement, pour ça, elle manque cruellement de confiance en elle.
Alors...elle a rien dit. Elle a juste lancé un : "qu'est ce qu'il fait chaud", en s'essuyant de son revers de main, son front dégoulinant. Ca fait très érotique dit comme ça...mais dans un hammam, c'est la seule chose naturelle qu'on trouve à dire.
- Oui, il fait vraiment chaud, a-t-il répondu, mais je ne sortirai pas tant que tu restes là...
- Tu sais, y'en a qui sont morts comme ça!
Bon, elle en peut plus, elle étouffe, elle sort. Il l'a suit. Il la regarde.
Puis regarde son bikini trop petit, sa fesse apparente, et sa main qui le remet à sa juste place.
Et là...elle comprend que c'est mort.
En se réfugiant dans les douches, les yeux rivés sur le carrelage elle se dit que décidement la vraie vie, c'est pas comme dans les films porno...

mardi 15 mai 2007

Réponse au commentaire de Mr Hype


J'ai une copine qui a été poète il y fut un temps. Elle adorait les couchers de soleil et regarder les étoiles les doux soirs d'été. Elle adorait fouler les blés, et les petits mots cachés sous l'oreiller. Mais elle a compris que ça, ça ne s'appelle pas de l'amour. Les fleurs et l'air niais qui les accompagnent toujours, ça la gave. Les mises en scène pathétiques, elle ne supporte pas. Quand un mec lui dit qu'il n'a jamais ressenti ça avant, elle ne le croit pas. Et quand il lui dit qu'il est son proton, et elle son électron...ça la fait marrer.

Mais, Mr Hype ne te méprends pas. Dans le fond, la poésie elle adore. Elle a lu tous les classiques. Ca lui arrive même de pleurer tellement un livre est beau et qu'il parvient à dire ce qu'elle s'est toujours interdit de penser. Elle peut scotcher (comme...) devant un tableau pendant des heures. Elle croit même en l'Amour, et elle continue à penser que ça vaut le coup de souffrir des fois.

Alors pour toi, et pour te montrer que les mi-putes mi-soumises ne sont pas des filles aigries qui ne croient plus en rien, voilà cette petite chanson.

Bien à toi,

dimanche 13 mai 2007

Zoophilie


J'ai une copine qui a un poisson. C'est un poisson de la race des combattants. Bleu irisé, avec de belles nageoires en éventail. Le drame des poissons combattants, c'est qu'ils sont condamnés à la solitude. Sinon ils bouffent leur voisin.
Le drame de celles qui ont un poisson, c'est qu'elles finissent par leur parler. "Alors Jack, tu patauges dans ta merde ?" lui demande-t-elle tous les jours avec tendresse.
Le drame de celles qui ont des poissons, c'est qu'elles prennent un plaisir sadique à voir se résumer la vie entière de leur animal domestique dans un bocal de trente centimètres de circonférence. D'ailleurs, sur aquariophilie.org, elle a lu que faire vivre son animal domestque dans ce genre de bocal était assimilé à de la torture.
Mais Jack est - pour l'heure - le seul homme de la maison. C'est triste, mais c'est comme ça.

Amours militaires

J'ai une copine qui a passé la nuit avec un ancien militaire. Aujourd'hui reconverti dans ces services de milices privées , il se vend pour 5 000 dollars par mois (c'est lui qui l'a dit) en Irak, pour des missions au contenu mystérieux.
Il lui a exhibé, sur son portable dernier cri, la photo de ses médailles, remportées pour avoir servi sur le champ du déshonneur de toutes les guerres de la dernière décennie. Kosovo, Sierra Leone, Irak... Il lui a plu parce qu'il n'en parlait pas comme de valeureux trophées, avec la joie mobide du chasseur après la courre.
Plus tard dans la nuit, elle a vu ses médailles pour de vrai. A la place d'honneur des salons occidentaux : juste à côté de la télé. Sous le poster de 50 Cent déguisé en paramilitaire, de Rocky IV et du calendrier Pirelli.
Il lui a montré des photos de ses guerres. "Regarde, je suis toujours le seul noir, partout. Alors il fallait que je prouve encore plus que j'étais digne de confiance."
Il lui a parlé des gens qu'il avait failli tuer. Pas des autres.
Alors elle a passé la nuit avec lui. Et ne l'a pas regretté.

Les goûts et les couleurs...


J'ai une copine qui veut un mec.
Elle veut un mec qui transpire. Un homme, un vrai. Mais qui sent pas mauvais quand les charmantes gouttelettes coulent sur tout son corps. Elle veut un mec qui peut passer trois heures de sa vie à la FNAC sans s'ennuyer. Elle pourrait le laisser vagabonder entre les CDs et les livres, sans s'inquiéter pour lui. Elle veut qu'il lui fasse des fraises à la chantilly. Ou qu'il puisse juste en avoir l'idée.
J'ai une copine qui veut un mec qui a fait la Sierra Léone. Qui a des posters de Rocky 4 au dessus de son lit, et de 50 cent. Qui lui susurre des dirty words à l'oreille, mais qui la prend tendrement. Qui sort une couverture en peau de léopard quand vient le soir, mais qui va lui préparer un thé, avec un nuage de lait au petit matin.
J'ai une copine qui veut un mec mûr. Marié, père, elle s'en fout. Juste qui la rassure et la protège. Une autre ne les prend qu'au berceau, pour flatter son instinct maternel.
J'ai une copine qui veut que son mec l'emmène dans le plus bel hôtel du monde en Tanzanie. Là où il y a des pétales de roses sur le lit. Une autre qui préfère faire l'amour sous la tente.
J'ai une copine qui veut que son mec, il ait des cicatrices. Sur le corps et dans son coeur. Qu'elle puisse sentir les muscles de ses cuisses quand il appuie sur la pédale d'accélération. Qu'il soit sociable mais pas dragueur. Qu'il ait plein de copines, mais qu'il ne soit pas gay.
J'ai une copine qui veut que son mec puisse se promener tout nu chez lui. Mais pas chez elle.
Non, les femmes ne sont pas chiantes. Elles sont juste compliquées car elles aiment les choses simples.
A vos commentaires...

Un boulet doré


J'ai une copine à qui on a dit : "C'est rare de tomber sur une fille intelligentes comme toi..."
C'est exactement ce qu'elle avait besoin d'entendre depuis si longtemps... Histoire de comprendre pourquoi on s'attache à homme qui est si loin ou de comprendre pourquoi on se détache d'un autre qui pourtant est à côté.
Être intelligentes ? Ça fait sourire de gêne quand on sait que c'est quand même un peu vrai... Et puis quand on est intelligentes, on réfléchit trop. Ca fait partie du lot. On cherche des raisons. On adore ça, chercher des raisons à tout. Alors que la vraie sagesse est d'accepter que tout ne s'explique pas.L'essentiel n'a pas de raison d'exister, il est là, ou manque atrocement, et c'est tout.

L'intelligence est un boulet, doré, mais boulet quand même. Elle exclue, surtout les autres. Elle complique, surtout les choses simples. Elle expose ce qu'on préférerait ne pas voir.
T'es une fille intelligente... Merci le compliment. Ca veut dire que avec tout ce qui te tombe dessus ma pauvre, tu fais semblant de garder le contrôle. Et tu fais semblant de faire ce qu'il faut faire.
Etre intelligente c'est se la fermer. Ah bon ?

mardi 1 mai 2007

Soirée parmi d'autres


J'ai une copine qui a perdu au "premier qui appelle a perdu". Il lui avait dit "je t'appelle aujourd'hui". Il lui avait même envoyé un message en ouvrant les yeux ce matin. Elle lui avait répondu qu'elle l'aimait aussi.
Et à 21h26, elle a craqué. Elle a perdu au jeu. Elle n'a pas pu s'en empêcher et il n'a pas décroché.
Mais il a envoyé un texto illico.
"Je suis dans un bar là. Je regarde le foot."

En silence


J'ai une copine qui est un peu folle. Et puis timide aussi. Elle passe un temps fou à mettre en scène, en silence, des conversations qu'elle aurait si seulement elle en avait l'audace. Ou le courage. A une collègue aigrie qui la rend si malheureuse, qui la fait douter, qui la déstabilise et que sa colère angoisse. A un homme, à qui elle ne dira jamais son amour, parce qu'il est inconcevable, parce que ce n'est pas joli, parce que ce n'est pas possible. A son amoureux, à qui elle n'avouera jamais ses pensées, à qui elle ne dira jamais à quel point il est essentiel dans sa vie. Elle se vide comme ça. Elle se soigne, en silence.
Un jour, peut-être, aves le temps, elle osera. Elle leur dira à tous ce qu'elle a sur le coeur. Pour le moment, seules sa salle de bains et sa chambre sont témoins de ces confidences. Et de son incapacité à s'exprimer. Et de son désespoir de ne jamais oser. Et de savoir que ça ne changera jamais. C'est triste, mais c'est comme ça.

Fallait pas



J'ai une copine qui a checké la boite mail de son mec. Le pire c'est que c'est dans ses prétendus principes de ne pas le faire.
"C'est un manque de respect de la vie privée de l'autre!" qu'elle s'exclame.
"L'amour c'est la somme de deux individualités, qui s'aiment justement parce qu'ils sont libres." qu'elle sermonne.
"De toute façon, quand on cherche, on trouve TOUJOURS quelque chose. Et on finit TOUJOURS tristes et déprimées." qu'elle philosophe.
Bla...bla...bla...

Mais, voilà. Les conseils, c'est toujours plus facile à dire...qu'à suivre. Encore pire à appliquer soi-même. Alors, elle l'a fait. C'était pas la première fois d'ailleurs. Il n'y avait qu'elle qui envoyait des courriers sur cette putain de boite mail, et à chaque fois qu'elle l'ouvrait, c'était la satisfaction intime de savoir qu'elle était la seule à partager ce petit espace cybernétique. A chaque fois, c'était le faux petit frisson, qui fait du bien, mais pas trop peur dans le fond.
Entrer le mot de passe. Cliquer sur Valider. Le petit frisson.

Le grand frisson. La boule dans la gorge. La putain de douleur qui fait mal dans la poitrine. Celle qu'on ne sait même plus comment ça fait avec le temps, et qui a chaque fois qui se pointe, on trouve le temps de se dire : "tiens, j'avais oublié comment ça fait mal".

Lina. Lina. Lina.

Encore une pute en "A". Pourquoi tous ses mecs se sentent obliger de la tromper avec des prénoms qui se terminent en "A"?

Elle lui fait un "biiiiiig hug". Connasse. C'est ce genre d'expressions qu'on n'arrive jamais à oublier.
Alors comme pour se faire plus mal encore, il faut qu'elle regarde sa réponse à lui. Connard, il a répondu.
C'est plutôt froid. Distant. Mais ils ont baisé. Ca se sent...même à 11000 kilomètres.

Et après? Elle le savait non? Il lui avait dit implicitement. Elle lui pardonnait.
Mais juste de voir que c'était réel... qu'elle ose même avoir un nom cette connasse. En "A" en plus.
Ca fait mal. Elle avait oublié comme ça fait mal.

Des mecs improbables


J'ai une copine qui ne tombe amoureuse que de mecs trop nazes. Du genre pas fréquentables. Des types malsains. Des connards qui ne partagent qu'une seule chose : leur mal-être, leur aigritude, leur déprime, leur rancoeur. Des mecs que le fait d'avoir été baisés par cette belle fille intelligente n'empêchera jamais de n'être rien d'autre que des gros cons mal-baisés et aigris. Ils ne sont même pas conscients de cette chance là.
Et elle leur trouve un de ces charme. "Ouais mais tu peux pas comprendre, il a souffert le pauvre". Et bah non ma vieille, je comprends pas. Tu crois que j'ai pas souffert moi? Tu crois que mes douleurs me créent de facto l'obligation de pourrir la vie de ceux qui m'aiment? Tu crois vraiment que ça leur donne le droit de te rendre malade, de te gâcher, de te détruire parce qu'ils ont souffert, ces tarés?
A ces questions, ma copine prendrait un air outrifié, s'allumerait une cigarette et tirerait nerveusement dessus.
Une précision, l'individu masculin appartenant à la catégorie "mec improbable" est toujours à l'origine de la séparation, douloureuse et tragique forcément... tant qu'à faire, pourquoi se priver? Le mec improbable a toujours recours à des excuses bidons et on le sait, mais ça nous fait tellement du bien de croire à ses "t'es trop bien pour moi, je ne te mérite pas", qu'on gobe allègrement le prétexte invoqué sans nous poser plus de questions.
En fait, ce que le mec improbable pense, c'est qu'on est trop prise de tête, que ça l'emmerde, et que ce dont il a besoin n'est pas d'une paire de seins et d'un vagin cérébré. Non, le mec improbable n'a pas besoin d'un cerveau. Il préfère se vautrer dans son mal-être, et vomir son aigritude dans un être qui n'en appellera jamais à sa conscience, non surtout pas, mais qui l'incitera plutôt à se complaire dans sa vie de naze dépressif. C'est ça qu'il aime le mec improbable.
Mais ma copine a un petit côté mère thérésa qui l'aiguille invariablement vers de tels spécimens. Elle en chie... Et elle n'a pas fini d'avoir mal. C'est triste, mais c'est comme ça.

Pourquoi jouer avec le feu?


J'ai une copine qui ne peut pas s'en empêcher. A chaque fois que tout va bien dans sa vie, elle veut tout gâcher. C'est comme si elle s'interdisait d'être heureuse. Elle aime un être pratiquemment parfait qui l'aime en retour, comprend la moindre de ses sautes d'humeur et la respecte.
Le pied me direz-vous. Oui mais non. Ce serait trop simple, trop beau. Elle a un petit soucis. Pour les autres, cette fille là est juste une nympho, une pauvre pute ou encore une salope, une sale conne qui n'aime que plaire.
Mais ce n'est pas si simple.
Elle est un peu compliquée cette copine. On ne dirait pas mais elle n'a pas confiance en elle. Elle se trouve nulle. Nulle en comparaison avec la matière cérébrale de ses congénères, nulle par rapport à toutes les filles qu'elle trouve si belles, nulle par rapport aux gens qu'elle respecte. Alors dès qu'un être qu'elle admire un tout petit peu s'intéresse à sa petite tête ou à son décolleté, elle y va. Elle fonce. Sans réfléchir. En culpabilisant un peu quand même, histoire de ne même pas vraiment en profiter. Histoire de tout gâcher une nouvelle fois. Elle ne peut vraiment pas s'en empêcher. Alors elle souffre de faire souffrir le seul être qu'elle aime. Et elle souffre de ne pas pouvoir aimer tous les autres, ceux qui lui apprennent à s'aimer un peu. Elle passe sa vie à jouer avec le feu et à se brûler. C'est triste, mais c'est comme ça.

On n'est pas monoandres


J'ai une copine qui m'a dit, un jour, "mais putain, ils sont tous polygames ces connards ou quoi?". Et je lui ai répondu : "parce qu'on n'est pas polyandres nous peut-être?". Un jeune homme qui se trouvait non loin de là a semblé totalement d'accord avec moi. "Et mademouaselle mademouaselle, vas-y, viens mademouaselle".

C'est pas exactement ce que je voulais dire. Je ne veux pas baiser avec toi jeune homme. On ne partage pas notre joli corps avec tous les représentants de la gente masculine de cette terre. Non. Mais je doute fort que notre petit coeur n'ai été programmé que pour aimer un seul et unique être humain. Il y a plein de place là dedans. On peut aimer plusieurs personnes. Un peu, beaucoup, passionnément... et puis différemment surtout.

C'est pas très joli et c'est pas ce que nos mamans nous ont fait croire en nous lisant "La belle au bois dormant" et ces autres conneries d'histoires de petites princesses et de princes charmants. Dans la vraie vie, on ne flashe pas que sur un seul prince charmant qui, en retour, tombe raide d'amour pour nous. "Ils se marièrent, eurent beaucoup d'enfants et vécurent très heureux", quand ça arrive, ça vient rarement du premier coup. Dans la vraie vie, avant de rencontrer un prince potable, les princesses tombent sur des gros nazes, elles apprennent à les repérer et à les fuir, ou à vivre avec quand elles adorent les gros nazes (c'est un peu con mais ça arrive, d'ailleurs, j'ai une copine qui ne tombe amoureuse que de nazes, mais je garde ça pour une prochaine fois).

Et puis quand on pense avoir trouvé le bon potentiel prince charmant, parfois, dans un coin de vie, on rencontre un joli crapaud et on se met à douter... Serait-ce lui, le vrai prince charmant? L'autre, le potentiel, serait-ce une arnaque?
Alors là, c'est amoral, mais je préconsie une recette : testez! Parce qu'après le test ultime, on sait, on a la certitude, la vraie, la seule. Au pire, on a quand même passé un bon moment, au mieux, on s'est économisé un mariage et un divorce. Ca vaut le coup, non?

Et puis il y le cas où on a trouvé le vrai prince charmant. Le seul, l'unique. Mais parfois, même si on sait que c'est le bon, il arrive que ce ne soit pas l'extase totale avec le prince en question. Et là, on peut s'amouracher d'un crapaud. On peut même l'aimer vraiment mais savoir que ce n'est pas avec lui qu'on vivra heureuse, longtemps, et avec qui on aura plein d'enfants ingrats et chiants. Et des jolis crapauds, quand on creuse dans les vies et dans les secrets, on en rencontre tout plein.

Alors, chère copine, toi qui te plaint de la polygamie des hommes, et bien je t'annonce solennellement que nous ne somme pas monoandres. C'est triste, mais c'est comme ça.