Pacte des mi-putes mi-soumises

Les mi-putes mi-soumises reconnaissent comme principe premier le féminisme post-moderne. Produit du féminisme tel que théorisé dans les années 60, le féminisme post-moderne se propose de le réformer. Car, la manière dont nous gérons nos relations avec les hommes le prouve : l'esprit d'indépendance qui devrait nous animer vis-à-vis des individus masculins n'est en aucun cas achevé. Et, si nous voulons être honnêtes, nous n'en avons aucune envie. C'est pourquoi nous proposons une philosophie radicalement différente. Nous sommes mi-putes, parce que nous l'assumons. Mi-soumises parce que nous le regrettons. Et vice versa. C'est triste, mais c'est comme ça. Alors.... autant en profiter. Vous êtes cordialement invitées à partager vos expériences de mi-putes mi-soumises avec nous. Soeurellement, Les mi-putes mi-soumises

samedi 29 décembre 2007

Mythomania


J'ai une copine qui a raconté plein de mythos à un mec en boite. Ça l'a toujours fait marrer de s'inventer des vies entre deux boules à facettes. C'est comme chez le coiffeur. Qu'est ce qu'elle en a à taper cette nana avec une paire de ciseaux dans les mains qu'on soit étudiant, qu'on habite chez nos parents ou ce qu'on peut faire de nos vies? Elle fait juste semblant d'être aimable pour qu'on revienne se faire couper les cheveux chez elle. Une demi-heure plus tard, ou deux heures si on fait des mèches et qu'elle est pas trop mauvaise, un autre client sera assis à notre place, et elle recommencera son interrogatoire en pensant à ce qu'elle va se faire à manger le soir. Alors pourquoi lui déblatérer toute notre intimité? Le coiffeur, c'est l'unique occasion de pouvoir changer de vie pendant deux heures de temps.

Ben pour les mecs en boîte, c'est pareil. Pas besoin de savoir s'il a fait Bac+4 ou -2 pour lui rouler trois pelles sur le dance floor. D'ailleurs, ma copine, elle ne pose jamais de question, de peur qu'ils lui répondent -4. C'est ce qui s'appelle "faire la politique de l'autruche" et, par expérience, elle sait que dans 90% des cas, ça vaut mieux. Quand ils sont trop curieux, elle se met à imaginer une vie super palpitante, qu'elle n'est pas Française mais qu'elle a perdu son accent à force de longues de travail, ou alors qu'elle fait un métier trop impressionnant comme "présentatrice télé" ou "chirurgienne". C'est ce qu'elle a fait avec ce mec. Mais le problème c'est que le jeune homme avait Bac+6, et qu'il s'est révélé être très sympa, très drôle et très beau, qu'ils se sont revus, et que c'est devenu... son mec...

Et maintenant, ma copine ne sait plus ce qu'elle lui a raconté de vrai, de faux, ce qu'elle a inventé ou ce qu'il sait déjà. Alors, elle ne dit rien sur sa vie et retourne toutes les questions. Quand il lui demande, sur l'oreiller, de raconter son enfance, elle embraye sur une autre question : "ah oui, d'ailleurs, où est-ce que tu as grandi toi?" Des fois, elle esquive des trucs au hasard et très vagues, comme "hier j'étais chez mes parents". Et au moment où il fait des yeux tout ronds, elle comprend qu'elle a dit une connerie. Mais il est déjà trop tard. "Ah bon, ils venus te voir en France pour Noël???" ("merde...trouve un tuc trouve un truc...ou avoue, c'est le moment...") Mais évidement, pour rattraper le coup, elle réinvente, et c'est reparti : "oh ben tu sais...ils ont déménagé...y'a quelque temps...."
- Ah oui? Et ils se plaisent en France? C'est pas trop dur le décalage?
- Oh oui, enfin... euh...non ça va. Et les tiens? Ca va? Parle moi donc de ta mère...je suis sûre que c'est une femme exceptionnelle...
Le pire, ce n'est pas vraiment qu'elle se soit inventé une vie, mais c'est surtout que malgré la musique, le champagne, et le temps qui est écoulé... eh ben, il se souvient encore de chaque détail. Et bien sûr, mieux qu'elle.
Plus le temps passe, et moins elle sait quoi faire. Si elle lui avoue tout, elle va passer pour "une-fille-inintéressante-qui-n'a-pas-de-vie-en-fait, ou au pire pour une débile. Et puis, s'il a fait pareil? Et que dans ce moment déballage unique, il lui avoue que tout ce qu'elle croit être pure perfection n'est que mensonge éhonté? Qu'il n'a pas du tout Bac+6, que sa mère est en hopital psychiatrique, qu'il porte des fausses dents, et qu'il repique toutes ses blagues à Elie Semoun?
Elle préfère encore vivre une fausse vie d'autruche palpitante avec lui. Il sera temps plus tard de vider son sac...en même temps que ses sentiments.

Entre les deux...


J'ai une copine qui a trompé son mec. Pendant des années, son être s'était divisé en deux, autour d'une paroie très étanche qui sépare entre le sexe et les sentiments. D'ailleurs pour elle, baiser n'est pas tromper, c'est évident. Mais, là... il faut bien se résoudre à l'évidence... faire l'amour pendant huit heures, rire, regarder l'autre dans les yeux, ne pas pouvoir arrêter de sourire plusieurs heures après, lui envoyer un post-texto dans la même journée, attendre la réponse et se dire qu'on a trop envie de le revoir... C'est tromper.

Ma copine est dans une situation très compliquée. Son cerveau commence à chauffer sérieusement, sous les pressions de son coeur. Et la voilà qui se pose plein de questions, sur ce qui avant semblait si évident. Elle établit des listes, avec des colonnes. Celui qui la fait le plus rire, celui qui fait le plus de sacrifices pour elle, celui qui envoie son texto en premier dans la journée,... Et elle fait des remarques du genre "tiens, j'ai préféré le texto du premier... oh et puis, non, l'autre avait l'air plus sincère en fait". Elle se met même à penser en termes d'avenir, ce qui lui arrive très rarement en ce qui concerne les relations amoureuses. Celui qui ferait un meilleur mari, celui qu'elle préfèrerait présenter à son père, celui que son père préfèrerait, celui qui gagnera le plus d'argent plus tard... Bref, c'est un bordel monstre dans sa tête. Et puis, il y surtout une question qui la taraude : est-ce qu'elle réussira à regarder son mec dans les yeux la prochaine fois qu'ils se verront? et qu'est-ce qu'elle lui dira quand elle osera enfin répondre à ses coups de téléphone? Est-ce qu'elle peut vraiment vivre sans lui?

Non. Ah tiens... c'était surement la bonne question à se poser. Elle y voit plus clair d'un seul coup.

jeudi 27 décembre 2007

Silence, ça tourne


J’ai une copine qui se tourne des films.
Ces derniers temps c’est devenu sa spécialité. Il lui suffit de quelques minutes de libre à penser pour que la machine se mette en route. Tout y passe. Ce qu’elle préfère avant tout c’est imaginer ce qu’il pourrait se passer si… et s’il tombait amoureux ? Et s’il quittait sa copine ? Et si je l’appelais maintenant ? Et si c’était l’homme de ma vie, le père de mes enfants, ou mon premier divorce ? Dans les moments un peu plus mélancoliques, le scénario commence plutôt par « ce qu’il aurait pu se passer si… ». Et si on était toujours ensemble ? Et si j’avais fait médecine ? Et s’il n’était pas parti à l’étranger ? Et j’avais commencé à courir tous les jours depuis 6 mois ? Le battement d’aile d’un papillon qui provoque l’ouragan, ça ma copine elle y croit à fond. Sinon comment se tourner de bons films ? Du coup les sujets ne manquent jamais. Surtout pour sa vie sentimentale. Chaque petite pensée, chaque petit geste, chaque petite décision se retrouve pesée, sous-pesée, repesée, méditée, retournée, analysée, pourcentagisée, probabilisée et projetée par la machine à films. Ca peut prendre des heures. Des heures passées à imaginer ce qui ne se passera jamais. Parce que la vie surprend toujours et trouve le moyen de nous imposer LE scénario auquel on n’a pas du tout pensé. Tout ce temps gâché à rêver. C’est décidé, tout ce cinéma c’est terminé. Sur Mi-Mi, c’est un roman que ma copine va s’inventer.

mardi 18 décembre 2007

tu fé koi 2m1?


J'ai une copine qui joue les conseillères. En digne représentante de la génération texto, elle a forgé une connaissance aiguë de la significations des points, des virgules, des points de suspension (très important les points de suspension...) des sous-entendus, des mots jolis, des blagounettes, de tous les secrets de ces douze touches qui nous rendent irrésistibles. Avec ses copines, elles s'échangent leurs conseils et leurs goûts (le texto salace, le texto class, le texto ringard, abrégé ou non...) Elles jugent, valident et appuient de concert sur "envoi" après une mûre réflexion commune.

Mais ce soir, c'est un pote qui lui a demandé conseil. Un homme. Un individu avec un sexe, ceux dont on pense qu'ils écrivent des textos comme ils se nettoient les pieds, sans même faire l'effort de regarder où ils mettent les mains. Eh bien, ce soir ma copine a réalisé que les hommes se posent les mêmes questions existentielles que ses copines. Son ami ne savait pas quoi écrire à sa nouvelle conquête. Une fille "qui lui plaît bien", avait-il avoué avec un petit sourire.
D'abord, le temps. Deux jours...trop long? Pas assez? "Ça fait déjà boulet d'envoyer un texto au bout de deux jours? Ou j'ai déjà grillé ma chance?"
- Je sais pas moi... répond-elle un peu surprise (ça réfléchit aussi comme ça un mec?). Écoute, si t'as envie de la revoir, envoie-lui un texto.
Bon, d'accord, il l'enverra ce soir, c'est décidé. "Mais maintenant, il reste à savoir ce que je lui propose... Un verre, classique ou la petite crêperie qui fait plaisir?"
Ma copine n'en a aucune idée. D'habitude elle défend plutôt la thèse non-partagée par ses amies du texto bien sale, bien cash. Ou la thèse du "un texto simple, efficace, sans fioriture inutile, genre : on se revoit quand?" Demain et c'est fait. Il répond pas et on a pas perdu notre honneur.
Mais, lui veut mettre de l'humour "parce que ça a toujours marché comme ça avec les filles". Alors, vas-y donc pour l'humour. C'est vrai que c'est toujours mieux. "Et puis, il faut que je lui pose une question aussi, sinon elle répondra pas." Ma copine est très impressionnée par autant de réflexion masculine.

Les yeux rivés sur l'écran depuis 10 bonnes minutes, vient enfin le moment fatidique du "comment finir?" Bisous? Bises? Biz? Bizzzzz? Bizoux? Bizouxxx? Je t'embrasse? T'embrass? Ciao? A +? Il optera pour la version sans signature. Ca c'est encore possible puisqu'il met son prénom. Il faudra trouver pour le prochain.
Une fois qu'il eût fini, il a validé avec un petite moue. "Elle doit dormir de toute façon" se rassure-t-il.
Et conclut : "Ce texto est poli comme un travail d'orfèvre." Puis il s'en va.
Ma copine en est encore bouche-bée. Juste avant, elle avait reçu un texto de son mec dans lequel il lui disait qu'il regardait le foot et qu'il l'appellerait plutôt demain. Dans un élan de délicatesse, il avait rajouté : Bonne nuit...

Lui, ne doit pas se poser beaucoup de questions existentielles...