Pacte des mi-putes mi-soumises

Les mi-putes mi-soumises reconnaissent comme principe premier le féminisme post-moderne. Produit du féminisme tel que théorisé dans les années 60, le féminisme post-moderne se propose de le réformer. Car, la manière dont nous gérons nos relations avec les hommes le prouve : l'esprit d'indépendance qui devrait nous animer vis-à-vis des individus masculins n'est en aucun cas achevé. Et, si nous voulons être honnêtes, nous n'en avons aucune envie. C'est pourquoi nous proposons une philosophie radicalement différente. Nous sommes mi-putes, parce que nous l'assumons. Mi-soumises parce que nous le regrettons. Et vice versa. C'est triste, mais c'est comme ça. Alors.... autant en profiter. Vous êtes cordialement invitées à partager vos expériences de mi-putes mi-soumises avec nous. Soeurellement, Les mi-putes mi-soumises

lundi 20 octobre 2008

Une grande fille...


J’ai une copine qui grandit.
Elle vient de fêter son anniversaire. Et en même temps, elle en a profité pour fêter une nouvelle vie. Depuis plusieurs années, elle avait choisi de grandir dans sa tête, et de mûrir un rêve qui, au fil du temps, est devenu une passion, puis un projet. Aujourd’hui elle a fait le grand saut, du haut de ses 24 ans, pour aller concrétiser sa passion, son rêve et son amour pour le continent le plus beau et le plus triste du monde à la fois.
Ça fait beaucoup de changements d’un coup de grandir comme ça. Hier, elle était étudiante, dans un 15 mètres carré avec coloc, cafards et panzani cuisson rapide. Elle réparait son cœur des dégâts de premiers amours trop fades, trop longs, trop bêtes. Elle cherchait l’autre, elle se cherchait elle. Elle cherchait sa vraie vie.
Aujourd’hui, elle est toujours aussi passionnée mais elle a trouvé son identité : elle est journaliste et elle vit dans un bel appartement avec celui qu’elle a si longtemps cherché et qu’elle a enfin trouvé. Et du haut de ses 24 ans, elle est allée construire ce qui la rend heureuse.
On ne lui a pas amené son bonheur sur un plateau (en ébène africain). Elle a du abattre plus d’un obstacle : son horreur de l’anglais, sa peur de l’inconnu, ses idéaux amoureux, ses parents précautionneux, et surtout elle a du abattre une sacré dose de travail. Elle, jolie blonde et blanche, élevée au kiri et toujours entourée d’une bande d’amis, elle a choisi d’aller vers tout ce qu’elle ne connaissait pas : la pauvreté, le racisme, la maladie, et la solitude.
Loin des grandes proclamations pour sauver le monde que l’on entend partout mais qu’on ne voit se réaliser nulle part, elle a choisi la place de témoin de son temps, pour rapporter au plus près de nos yeux privilégiés les blessures d’un monde que nous avons peur d’imaginer. Peur de ne pouvoir revenir à nos vies confortables une fois cette terrible réalité touchée des yeux, des doigts, des oreilles et du cœur, comme ça lui est arrivé à elle.
Ma copine a grandi de partout : dans son esprit, son corps, son regard, dans celui de ses parents, dans l’estime de ses collègues et surtout dans le cœur de ses nombreux amis. Elle a grandi de courage aussi, pour partir alors que la fête battait son plein. Parce que le bonheur de ses 24 ans est ailleurs. Là où un nouveau terreau va lui permettre d’ancrer solidement ses racines et de grandir encore.
Alors joyeux anniversaire, car la bonne nouvelle, c’est qu’on ne devient jamais vieux tant que l’on continue de grandir.