Pacte des mi-putes mi-soumises

Les mi-putes mi-soumises reconnaissent comme principe premier le féminisme post-moderne. Produit du féminisme tel que théorisé dans les années 60, le féminisme post-moderne se propose de le réformer. Car, la manière dont nous gérons nos relations avec les hommes le prouve : l'esprit d'indépendance qui devrait nous animer vis-à-vis des individus masculins n'est en aucun cas achevé. Et, si nous voulons être honnêtes, nous n'en avons aucune envie. C'est pourquoi nous proposons une philosophie radicalement différente. Nous sommes mi-putes, parce que nous l'assumons. Mi-soumises parce que nous le regrettons. Et vice versa. C'est triste, mais c'est comme ça. Alors.... autant en profiter. Vous êtes cordialement invitées à partager vos expériences de mi-putes mi-soumises avec nous. Soeurellement, Les mi-putes mi-soumises

mercredi 31 octobre 2007

La vie n'est pas un roman à l'eau de rose

J'ai une copine qui a revu le meilleur ami de son ex. Il l'a appelée, la bouche en coeur, alors qu'elle était en plein dimanche de glandage intensif sur son canap'. Sur le coup, elle a trouvé ce coup de téléphone fort impromptu, d'autant qu'elle n'avait eu des nouvelles ni de l'un, ni de l'autre depuis cinq mois.
- Allo? Ben qu'est ce qui t'amenes?
- Ecoute, faut que je te vois. Y'a un truc important que je voudrais te dire...

Pendant deux jours, elle a tourné, retourné la situation pour savoir ce qu'il pourrait bien lui annoncer. Elle a imaginé tous les scenarios possibles, en les évaluant selon leur degré de surprise et de romanesque... tout en s'avouant qu'il pouvait s'agir d'un truc tout à fait anodin... comme d'avoir oublié une paire de chausettes dans la machine à laver. Ca pouvait très bien être ça, puisqu'il lui manquait ses chaussettes de sport bleues. Ses préférées.

Dans le doute de cette hypothèse ridicule qui a toutefois traversé son esprit, elle se prenait à rêver que son ex avait envoyé son pote lui parler, pour lui dire combien elle lui manquait, et qu'Il voulait la revoir à tout prix. Ou peut-être venait-t-il lui avouer qu'Il était tombé en grave dépression depuis leur rupture. Qu'Il avait perdu 15 kilos, que ça n'allait pas bien du tout dans son boulot et que pour sa carrière, ma copine devait aller le retrouver. Peut-être avait-Il contracté une maladie incurable, et qu'Il avait fait le souhait de recevoir un dernier baiser d'elle avant de s'éteindre à tout jamais...
Bref, ça aurait pu être plein de choses ce "truc important".

Deux jours plus tard, le meilleur ami sonne à la porte. Franchement, ça lui faisait plaisir de le revoir. Ils s'entendaient bien. Pas très sex, mais marrant, et bon confident. Le meilleur pote de son mec quoi.
- Alors? c'est quoi ce "truc important" qu'il faut que tu me dises?
Et là, il lui a sorti le classique "je-trouve-ça-dommage-que-l'on-ne-garde-pas-contact-parce-que-tu-ne-sors-plus-avec-Lui."
Déception. Elle qui s'attendait à un truc romanesque, ou drôle au moins, qu'elle aurait pu écrire ensuite sur mi-putes mi-soumises. Raté. Rien de plus banal.
Et pourtant, c'était présagé un peu vite de la délicatesse de ce jeune homme...
"En fait, je voulais juste te dire que même s'il t'a prise pour une grosse conne, et qu'il ne t'a jamais respectée, ben... faut pas généraliser. On savait que tu ne méritais pas ça et tous ses amis t'aimaient beaucoup."
Wow. D'un seul coup, elle a trouvé ça beaucoup moins marrant le romanesque et la surprise.
Ca lui fait une belle jambe que "tous ses amis l'aiment beaucoup". En gros, "Il te prenait pour une grosse conne, mais nous on savait que tu l'étais pas." D'accord, elle savait qu'elle n'était surement pas la femme de sa vie à ce type. Qu'il avait plein de "femmes de sa vie." Elle savait bien que le coup du dernier baiser sur le lit de mort, ça sortait tout droit de son imagination. Mais quand même.

En raclant sa gorge de déconcertation, elle réussit à articuler... "Tu sais, je suis une grande fille, j'ai jamais souffert de cette histoire. J'étais pas amoureuse et je savais très bien de quoi il en retournait."
Et puis, elle a arrêté son discours de femme libérée, auquel elle croit encore très fort. Et il a conclu :
- Ben quand même, tu sais, tu nous faisais beaucoup de peine.

Déconfite, elle a refermé la porte derrière lui, et elle s'est dit que, tout compte fait, cette histoire rentrerait parfaitement dans l'esprit des mi-putes mi-soumises.

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