
J'ai une copine qui s'est fait draguer par un héron. Elle se promenait dans un parc, une légère brise dans les cheveux. Puis quand elle a vu ce joli petit ruisseau, cette herbe vert parsemée de pâquerettes, elle a décidé de s'asseoir et de profiter du printemps. Immobile, assise en tailleur, elle réfléchissait sur sa vie. C'est con, le renouveau du printemps, ça fait toujours ça. Elle se disait que son mec lui manquait, qu'elle aurait adoré partager ce moment avec lui. Elle essayait de ne pas voir tous ces couples bras-dessus bras-dessous, qui avait l'air, ma foi, bien heureux sous le soleil du printemps.
Et puis, elle a levé les yeux. Et sur l'autre rive, elle aperçut un héron. C'est beau un héron, c'est majestueux. Il accepte la solitude le héron, on dirait même que la seule chose qui lui importe c'est de becqueter un poisson. Qu'il ne peut vivre que d'eau fraîche". Mais pas au printemps.
Il a relevé une aile. Ma copine s'est dit qu'il s'aérait les aisselles. Qu'il faisait chaud. Puis, il a relevé l'autre. D'un geste solennel. Mais quand elle a vu qu'il faisait de drôles de mouvements de gorge, et qu'elle a perçu quelques roucoulements, elle comprit : le héron ne vit pas que d'eau fraîche. Lui aussi, il a besoin de cul. Et ma copine, en train de philosopher naïvement sur sa vie était sa proie.
Au début, elle trouvait ça plutôt marrant. Cette pauvre bête ne devait vraiment rien avoir à se mettre sous le bec pour faire la courre à un humain. Elle se disait que dans le monde des hérons, il devait être un gros looser qui saute sur tout ce qui bouge.
Et puis, elle a regardé plus en détail. Au coeur son plumage noir et argenté, elle a distingué un petit bâton rouge. Petit... tout rouge... Oui le héron bandait. Il était en train de lui dévoiler impudiquement son érection, comme ça, en plein jour, à la vue de tous. Elle a détesté ce héron exhibi. Elle l'a trouvé dégueulasse et plus du tout majestueux. Surtout quand un de ces couples niaiseux est passé derrière elle, morts de rire... et qu'ils ont décidé de prendre la scène en photo.
Ma copine, elle ne s'était jamais sentie aussi seule au beau milieu des pâquerettes.
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En allemand:
Vogel (nom masculin): l'oiseau
vögeln (verbe): baiser, niquer
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